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DANS LE BIEN ÊTRE DE MON ÊTRE, LE BIEN ÊTRE DE TOUS JE LE DIS SANS COMPLAISANCE, 2018

Salle Terzieff de l'ENSATT, maquette au 33e.

Texte d'Eddy Pallaro,

Projet fictif avec propositions de

Mise en scène par Marie Demesy 

Scénographie par Camille Kuntz
Costumes par Salvatore Pascapè

 

"Dans le bien-être de mon être traite de la violence, une violence archaïque, originelle, dont on trouve les résonances dans nos espaces les plus intimes. Violence sourde, ligne basse, profonde, inscrite dans les héritages familiaux et sociaux, dans le monde du travail, entre les générations, les hommes et les femmes, violence du dehors et du dedans.

Dans le bien-être de mon être le bien-être de tous je le dis sans complaisance traite de l’angoisse qui naît de cette violence, de l’isolement qu’elle provoque, de la volonté de s’affranchir d’une réalité brutale et de la recherche d’une transcendance.

 

Dans, Dans le bien-être de mon être, Eddy Pallaro s’attache au prisme le plus intime, celui de la famille. Cette micro-structure enfermante, cristallise une sorte de systématisme des rela tions humaines : chaque relation entraîne un rapport de force, et chaque oppressé devient oppresseur, dans une sorte de schéma cyclique et sans fin – le cycle de l’eau. 

Plusieurs duos se croisent, et reproduisent à leur insu ce qu’ils déplorent. Les détails quotidiens deviennent des moyens de contraindre l’autre : manger/pas manger/quoi manger - dormir/pas dormir ? La pièce travaillent ces questions de sorte qu’elles se densifient et deviennent : « travailler/pas travailler » « manifester/pas manifester » jusqu’à s’ancrer profondément et tendre vers « être humain ou ne plus l’être » – « vivre ou mourir ? ». 

La possible réalité des personnages est dès lors un enjeu crucial : qui est vivant ou mort, présent ou souvenir ? Christine doit-elle faire le deuil de ces êtres ; de nos idéaux, des gens que nous avons aimés, d’une utopie d’harmonie entre les êtres ? L’humain doit-il rentabilisé son existence ? Un jeune homme manifeste et veut faire du cinéma – sorte d’échappatoire, moyen de résistance aux héritages familiaux et sociaux qui nous poussent à « servir à quelque chose », pour atteindre la vérité, la raison de notre « être au monde ». 

Dès lors, semble nous dire la pièce, le cinéma, la poésie, le théâtre, ne sont plus les endroits du réel, mais un moyen de s’en affranchir – l’endroit d’une transcendance et d’un « nous ne savons pas ». Ainsi, la mise en scène et la scénographie s’attachent à travailler, d’une part, la dimension concrète de la pièce (une femme et un homme échangent sur le travail, le bonheur, la sexualité, l’argent – le fait de vivre, en somme), tout en soulignant la dimension fantomatique des personnages gravitant autour du duo Christine / Homme Noir. Les costumes, notamment, tendent à traiter la famille de Christine comme des personnages réels mais de l’ordre du souvenir, et les autres, davantage comme des êtres fantasmés voire inventés. Les apparitions des personnages, souvent déréalisés (sur tapis roulant ou derrière des bâches) permet de décaler la concrétude/réalité de l’espace et des rapports. 

Dès lors, le restaurant se fait purgatoire, d’où émergent la pensée et où viennent se heurter les hommes et les femmes, les jeunes et les anciens, les morts et les vivants."

Marie Demesy.

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